Maurice Curnonsky témoigne sur la génération née après la Guerre de 1870.
Maurice Curnonsky témoigne sur la génération née après la Guerre de 1870.
Dans cette belle lettre qui sera publiée dans le Mercure de France (tome XXIV, 1897), Maurice Curnonsky témoigne sur la génération née après la Guerre de 1870 : « Je suis un entrant d’après le Siège, c’est-à-dire que j’appartiens à cette génération à qui la précédente a retiré sa chaise… Il me semble qu’entre nous les jeunes gens de vingt à vingt cinq ans et ceux qui nous préparèrent en 1870 la tâche de réparer leurs fautes, il y a… toute l’eau qui a passé sous les ponts. Les hommes à qui nous devons la défaite nous reprochent parfois de l’avoir oubliée ; n’est-ce pas là une regrettable inconséquence ? Nos pères ont voulu être des gens positifs et pratiques ce qui ne paraît pas leur avoir beaucoup réussi…. Ils nous ont laissé une philosophie qui renie tout idéal ; ils nous ont coupé les ailes, ils ont essayé de tuer en nous la Croyance et le Père. »